La Video Surveillance Algorithmique : quel avenir ?

Il est évident que les logiciels de surveillance n’arrivent pas à tout faire. La vidéosurveillance est parfois montrée du doigt après un attentat. En parallèle des solutions industrialisées qui se développent, des algorithmes d’intelligence artificielle vont voir le jour. Très prometteur, ce système d’alerte intelligent pourrait aider à gérer correctement la vidéosurveillance.

Vidéosurveillance algorithmique, de quoi s’agit-il ?

Les industriels et les institutions décrivent la videosurveillance algorithmique ou automatisée (VSA) comme une vidéoprotection intelligente ou augmentée. Elle est associée à des traitements algorithmiques fonctionnant à l’aide des logiciels. Ce genre de traitement permet de faire une analyse automatique en permanence et en temps réel de toutes les images enregistrées par la caméra.

C’est une couche d’algorithme ajoutée aux caméras de vidéosurveillance traditionnelles. Auparavant, l’analyse des images captées par caméras a toujours été réalisée par les humains ou par des opérateurs vidéo. Ce dispositif permet désormais d’automatiser cette analyse.

L’objectif de cette surcouche algorithmique est d’analyser les vidéos en temps réel ou après un incident. De cette manière, la police peut facilement repérer les personnes ayant des situations suspectes : maraudage, vol, bagarre, objet abandonné, dépassement d’une ligne…

 

Fonctionnement d’une vidéosurveillance algorithmique

Plusieurs caméras composent le système de surveillance couvrant un secteur bien déterminé. Toutes les images captées par les caméras sont envoyées au poste de contrôle d’une ville. Un être humain intervient ensuite pour les analyser. Pourtant, l’humain se trouvant derrière un écran n’arrive pas toujours à tout voir. En effet, près de 6000 images sont envoyées par seconde et elles ne peuvent pas être affichées sur les écrans simultanément. Comme la rotation des clichés est aléatoire, il est impossible de tout contrôler. Dans ce cas, la vidéosurveillance algorithmique se présente comme la meilleure solution pour remédier à ce problème.

La VSA sert à trier les images et à analyser les données en temps réel. Dès qu’elle repère une situation anormale, il signale les opérateurs. Une alerte est immédiatement lancée et l’opérateur du poste de contrôle reçoit directement le visuel. Il pourrait s’agir d’un colis abandonné durant quelques minutes au milieu d’un groupe de personnes… L’incapacité de la machine à distinguer l’anormal et le normal constitue un énorme problème. La vidéosurveillance intelligente est dotée d’un algorithme fonctionnant avec des seuils et qui peuvent être réglés et programmés par des êtres humains.

 

Pourquoi une videosurveillance algorithmique ?

En 2024, Paris a l’intention de s’équiper de videosurveillance algorithmique. Parmi les États membres de l’Union européenne, la France pourrait être le premier à légaliser cette pratique. Suite à l’échec du mouvement de foule lors de la finale de la Ligue des champions (mai 2022), la légalisation des caméras de vidéosurveillance algorithmiques semble devenir une priorité pour le Ministère de l’Intérieur.

En exploitant des technologies d’intelligence, la VSA effectue une surveillance comportementale de toute la population. Elle permet de repérer des événements prédéterminés et irréguliers aux abords ou dans les enceintes sportives voire au-delà. Elle peut aussi toucher les manifestations récréatives et culturelles. Cette disposition a été mise en place pour mieux cerner la menace terroriste. La VSA permet de déceler un colis abandonné de manière automatisée. Après avoir reçu une alerte, les forces de l’ordre vont se déplacer sur place en vue de sécuriser les lieux et de lever le doute. Cet outil est donc efficace pour la prise de décision de la police.

 

Ce système sera déterminant pour optimiser la sécurité dans des espaces publics ou pour sécuriser son chantier. Il va être utilisé pour repérer les mouvements suspects de la foule ou des objets louches. Grâce à cette technologie, il est possible de filmer des personnes et d’analyser les images de façon automatique. Elle détecte tous les mouvements des personnes en train de courir, de tagger, de s’allonger… Ce nouveau logiciel peut apprendre aux caméras classiques à réaliser une détection intelligente d’objet ou d’un mouvement en le spécifiant.

Mis à part l’usage policier, la VSA a été conçu pour l’assistance aux personnes en vue de prévenir les situations jugées comme risquées dans les espaces publics. Elle vise principalement à assister et à protéger les êtres humains. Ce logiciel peut énormément aider en cas d’atteinte à la sécurité des personnes dont les départs de feu, le mouvement de foule…

 

En somme, la videosurveillance algorithmique tente d’optimiser la performance de la vidéosurveillance en automatisant la détection intelligente d’infractions. Elle permet aux forces de l’ordre de gérer la ville à distance.

Vidéosurveillance “semi-intelligente” augmentée et automatisée

 

Bien que les techniques de vidéosurveillance subissent constamment des améliorations, la technologie a encore du chemin à faire. Selon un rapport, IBM est parvenu à créer la surveillance « semi-intelligente », augmentée ou automatisée. Toutefois, la présence humaine derrière un écran n’est pas totalement inutile. Il pourrait y avoir des débordements de l’algorithme. Ce genre de souci pourrait rendre le système inopérant.

D’après les explications de l’entreprise américaine, l’atout de cet outil est de réduire la marge d’erreur faite par les humains et non de prendre leur place. Après 20 minutes d’attention continue, les agents de sécurité n’arrivent plus à rester vigilants. Dans cette optique, le logiciel conçu par IBM joue un rôle d’assistance.

 

Un acte illicite commis passe généralement par 3 étapes : dissuader (avant l’acte), intervenir (pendant la réalisation de l’acte) et élucider (à la fin de l’acte). D’après l’AN2V (l’Association nationale de vidéosurveilance), une machine n’est pas capable d’assurer ces 3 actions simultanément. Jusqu’ici, le cerveau humain est uniquement en mesure de les réaliser ensemble. Par rapport au cerveau humain, cet algorithme ne peut effectuer qu’1 % de ces actions.

De con côté, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) craint que cet algorithme ne devienne trop intelligent et qu’il va porter atteinte à la vie privée des personnes. Elle suit ainsi de près son évolution. Cependant, l’expérimentation de ces caméras est strictement encadrée. Le concept vise à surveiller les mouvements de la foule et à détecter des objets et non des personnes. D’ailleurs, il exclut encore la reconnaissance faciale.

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